Sujet Bac Nouvelle Calédonie Mars 2004

Calculatrice autorisée

 

I ) Constante d'acidité de l'acide benzoïque (4 points)

II ) A propos d'une lampe à incandescence (6,5 points)

III ) Temps de demi-vie et de demi-réaction (4 points)
I ) (spe) (4 points)

 

Nouvelle Calédonie Mars 2004 - I ) Constante d'acidité de l'acide benzoïque:

La littérature donne les constantes d'acidité à 25°C. Cet exercice propose une méthode conductimétrique pour déterminer la constante d'acidité de l'acide benzoïque à 20°C, température usuelle dans les laboratoires. Cette méthode ne nécessite pas de disposer des valeurs numériques des conductivités molaires ioniques à 20°C, non données dans la littérature.

L'acide étudié est l'acide benzoïque  C6H5CO2H.

On exploite les résultats des mesures de la conductivité s de solutions d'acide benzoïque de différentes concentrations préparées par dilution d'une solution S0 de concentration molaire c0.

L'acide benzoïque étant difficilement soluble dans l'eau, la concentration molaire apportée c0 de cette solution n'est pas connue de façon sûre à partir de sa préparation. Il faut donc préalablement doser cette solution. On réalise un titrage conductimétrique.

Les deux parties à traiter sont indépendantes.

I ) Détermination préalable de la concentration molaire apportée de la solution S0 d'acide benzoïque par titrage :

Mode opératoire:

Dans un bécher, on introduit un volume V= 100,0 mL de la solution aqueuse S0 d'acide benzoïque.

On plonge la cellule de conductimétrie dans cette solution.

On verse à l'aide d'une burette graduée une solution aqueuse d'hydroxyde de sodium ou soude Na+(aq)+HO-(aq) de concentration molaire apportée cb = 1,0.10-1 mol.L-1 , en notant à chaque ajout la conductivité s de la solution.

La figure 1 ci-après représente les valeurs de la conductivité s pour les différents volumes Vb de soude versés.

 

 

1) Ecrire l'équation de la réaction modélisant la transformation, considérée comme totale, qui se produit au cours de ce dosage.

 

2) En utilisant les résultats expérimentaux et en donnant la définition de l'équivalence, déterminer la concentration molaire c0 de la solution S0 en acide benzoïque apporté.

II ) Constante d'acidité de l'acide benzoïque :

Mode opératoire :

A l'aide de la solution S0 de concentration molaire apportée c0, on prépare des solutions diluées de concentrations décroissantes :

5,0.10-3 mol.L-1 ; 2,5.10-3 mol.L-1 ; 2,0.10-3 mol.L-1 ; 1,0.10-3 mol.L-1 ; 6,7.10-4 mol.L-1 ;

5,0.10-4 mol.L-1 .

On mesure la conductivité s de la solution S0 et des solutions diluées en plongeant dans chaque solution la même cellule de conductimétrie.

Le tableau ci-dessous donne les résultats des mesures.

c (mol.L-1 )

1,0.10-2

5,0.10-3

2,5.10-3

2,0.10-3

1,0.10-3

6,7.10-4

5,0.10-4

s (mS.cm-1)

273,4

189,0

132,0

115,0

81,3

61,7

52,1


On négligera l'autoprotolyse de l'eau.

1) Ecrire l'équation de la réaction entre l'acide benzoïque et l'eau.

 

2) On considère un volume V de la solution d'acide benzoïque de concentration molaire apportée c.

Recopier le tableau descriptif de l'évolution du système.

équation chimique

    C6H5CO2H     +                    =                    +         

état du système

avancement en mol

quantité de matière en mol

état initial

0

  n0 =     

     

état intermédiaire

x

  n =      

     

état final ou équilibre

xf = xéq

  nf =

     

 

3) Donner, en fonction de l'avancement, de la concentration c et du volume V, l'expression littérale du quotient de réaction Qr et celle de la constante d'acidité Ka de l'acide benzoïque.

 

4) Définir le taux d'avancement final t de la transformation.

 

5) Montrer que l'avancement final ou avancement à l'équilibre est :

xf = xéq = t . c . V

 

6) Exprimer la constante d'acidité Ka en fonction du taux d'avancement final t et de la concentration c de la solution.

 

7) Donner la relation entre la conductivité s de la solution et les conductivités molaires ioniques des ions présents

l(H3O+) et l( C6H5CO2-)

Etablir la relation entre la conductivité s, le taux d'avancement final t, la concentration c de la solution et un coefficient

a = l(H3O+) + l( C6H5CO2-).

 

8) En utilisant l'expression de la constante d'acidité Ka et celle du taux d'avancement final t obtenues dans les questions précédentes, on obtient la relation 1 suivante :

s2 / c = -Ka.a.s /c + Ka.a2   (relation 1)

La figure 2 ci-après représente les variations de s2 / c en fonction de s / c pour les différentes mesures effectuées.

 

 

L'équation de la droite obtenue (qui n'est pas à établir) est :

s2 / c = -2,63.10-3.s / c + 8,15.10-2   (relation 2)

avec s en S.m-1 et c en mol.L-1 .

A partir de la relation 1, donner les expressions littérales du coefficient directeur et de l'ordonnée à l'origine de la droite représentée.

Déduire de ces résultats et de la relation 2 la valeur de la constante d'acidité de l'acide benzoïque à la température de l'expérience.

 

©Sciences Mont Blanc

 

 

 

Nouvelle Calédonie Mars 2004 - II ) A propos d'une lampe à incandescence :

 

 

 

         

©Sciences Mont Blanc

 

 

 

Nouvelle Calédonie Mars 2004 - III ) Temps de demi-vie et de demi-réaction :

1 ) Temps de demi-vie

Le thorium 230Th est utilisé dans la datation des coraux et concrétions carbonatées ainsi que dans la datation des sédiments marins et lacustres. Dans un échantillon de "thorium 230", on appelle N(t) le nombre de noyaux de thorium présents à chaque date t et N0 celui des noyaux présents à la date t0 = 0 an. On a représenté ci-dessous la courbe donnant le rapport N(t) / N0 




 

 

1.1) Le noyau 230Th est un émetteur a et se désintègre pour donner du 88Ra. Indiquer ce que représente a et écrire l’équation de la réaction nucléaire correspondante, en précisant les lois utilisées (le noyau de radium est obtenu dans un état non excité)

 

1.2) Donner la définition du temps de demi-vie t1/2.

Vérifier que sa valeur est de 7,5.104 années en expliquant succinctement la méthode utilisée.

 

1.3) Donner l’expression mathématique de la loi de décroissance radioactive et calculer la constante radioactive en année –1.

 

1.4) Parmi ces grandeurs :

         - l’âge de l’échantillon de noyaux

         - la quantité initiale de noyaux.

         - la température

         - la nature des noyaux

Quelle est la seule grandeur qui fait varier le temps de demi-vie ?

 

1.5) Le thorium 230Th fait partie de la famille radioactive de l’uranium 238U. Une famille radioactive est composée d’un ensemble de noyaux radioactifs, tous issus d’un noyau initial instable qui, de père en fils, par désintégrations successives conduisent à un noyau stable, ici le "plomb 206". L’ "uranium 238", dissous à l’état de traces dans l’eau de mer, produit des atomes de "thorium 230" suivant les réactions nucléaires suivantes :

         23892U ® 23490Th ® 23491Pa ® 234Z4U ® 230Z5Th

Donner les valeurs de Z4 et Z5, en les justifiant, et indiquer le type de radioactivité pour les deux premières transformations.

 

1.6) Au début de leur formation, les concrétions carbonatées des coraux contiennent de

l’ "uranium 238" et pas de "thorium 230". La méthode de datation de ces carbonates repose  sur le rapport des nombres de noyaux : N(230Th) / N(238U). Ce rapport augmente au cours du temps jusqu’à "l’équilibre séculaire". Celui-ci correspond à l’état où les deux populations des noyaux d’ "uranium 238" et de "thorium 230" ont même activité.

1.6.1) L’activité A(t) d’une population de noyaux identiques est définie ici par : A(t) = - dN(t)/dt

Montrer que A(t) = l . N(t) pour une population de noyaux donnée.

1.6.2) En déduire, qu’à l’équilibre séculaire, le rapport N(230Th) / N(238U) est constant.

2 ) Temps de demi-réaction :

On étudie maintenant la décomposition chimique au cours du temps, en présence d’un catalyseur, d’une solution aqueuse de peroxyde d’hydrogène ou eau oxygénée, de concentration molaire effective [H2O2]0 = 9,0.10–2 mol.L–1 à t0 = 0 s, suivant la réaction : H2O2  =  ½ O2  +  H2O

Le peroxyde d’hydrogène se décompose à température ambiante.

La courbe 1 de l’annexe 1 (à rendre avec la copie) donne l’évolution de la concentration de la solution aqueuse d’eau oxygénée en fonction du temps.

2.1) L’eau oxygénée est le réducteur du couple O2 / H2O2.

En utilisant l’équation associée à la réaction précédente, donner le second couple auquel appartient l’eau oxygénée, en précisant le rôle de celle-ci.

 

2.2) Justifier en exploitant la courbe, sans calcul, le fait que l’on peut considérer la décomposition du peroxyde d’hydrogène comme une transformation chimique lente et totale.

 

2.3) Définir le temps de demi-réaction. Déterminer sa valeur approximative à partir de la courbe 1 de l’annexe 1.

 

2.4) Effet de la concentration initiale

La courbe 2 de l’annexe 1 donne l’évolution de la concentration de la solution d’eau oxygénée en fonction du temps, avec : [H2O2]0 = 1,8.10 –1 mol.L-1

A partir des courbes 1 et 2, quelle est l’influence de la concentration molaire initiale sur le temps de demi-réaction ?

 

2.5) Effet de la température

Sur la figure de l’annexe tracer l’allure de la courbe donnant, pour une température plus faible, l’évolution de la concentration de la solution d’eau oxygénée en fonction du temps, avec
[H2O2]0 = 9,0.10 –2 mol.L-1

3 ) Conclusion

N(t) / N0  et [H2O2](t) évoluent dans le temps suivant la même loi mathématique.

Quelle(s) analogie(s) et quelle(s) différence(s) peut-on constater en ce qui concerne les facteurs qui influencent le temps de demi-vie et le temps de demi-réaction dans les exemples étudiés ?

Remarque : ce résultat, obtenu dans le cas de la réaction étudiée, n’est pas généralisable à toute transformation chimique.

 

 

Annexe 1

 


 

à rendre avec la copie

 

 

©Sciences Mont Blanc

 

 

Nouvelle Calédonie Mars 2004 - I ) (spécialité) :

 

 

 

©Sciences Mont Blanc